Le week-end passé, j’étais chez mon ami Philippe Martin et nous bricolions ensemble. Ayant besoin de mettre en place un système d’arrosage automatique, nous nous étions rendus dans son atelier ou une étagère comportait des boîtes en bois avec sur chacune d’elle une étiquette en bristol de la taille d’une petite fiche perforée mentionnant au stylo le contenu de la boîte.
Philippe, connaissait bien mon esprit curieux du fait de mon poste de directeur du Lab Innovation chez Spark Archives. Tout en retournant la fiche, il me demandait si je connaissais le prinicpe de ces fiches. De l’autre côté de cette fiche se trouvait un mécanisme sophistiqué de classification fait de chiffres et de lettres inscrits sur le pourtour de la fiche. Cette fiche en bristol à perforations marginales au nombre de 96 comportait des zones de classification.
Ma curiosité était piquée au vif !
Ne connaissant pas cette fiche de « documentation préclassifiée », fabriquée dans les années 1970 par la CFM (Compagnie des fichiers modernes) et portant le numéro 813, Philippe m’expliquait son usage.
Ce type de fiche était un des ancêtres de nos mécanismes d’indexation et de recherche. Elle permettait de décrire un objet par ses caractéristiques. Cette description était alors encodée dans la fiche d’une manière similaire et assimilable à l’encodage dans nos métadonnées dans Spark Archives, logiciel moderne d’archivage hybride. Comme dans ce logiciel, les métadonnées que nous associons par exemple à un document ou un ouvrage pour permettre de le retrouver, étaient retranscrites dans la fiche en utilisant une pince à perforer afin de marquer la fiche dans les différentes zones prévues à cet effet.
Les fiches étaient ensuite rangées dans une ou plusieurs boîtes à fiches.
Pour sélectionner des fiches perforées qui correspondaient à une recherche, il suffisait de séparer les fiches non candidates, des autres fiches par un principe de sélection négative qui se matérialise alors par le passage d’une broche de tri dans un paquet de fiches. Cela permettait de séparer les fiches portant des encoches de celles qui ne portaient qu’une perforation non encochée, ces dernières restant ainsi suspendues à la broche de tri.
Enfin, par plusieurs sélections selon le besoin de recherche, Il suffisait de recueillir les fiches correspondantes aux données de la sélection effectuée qui se trouvaient alors restantes dans la boîte à fiches.
Un exemple
Rien de mieux qu’un petit exemple pour illustrer cette technique. La fiche N° 813 est découpée en plusieurs zones. Chaque zone permet de définir une caractéristique de ce que l’on souhaite décrire. Il y a de nombreuses manières d’utiliser cette fiche. J’ai retenu une des possibilités qui consiste à déterminer plusieurs caractéristiques d’ouvrage à l’aide des différentes zones (I à IV). Bien entendu, ce système permet de laisser libre court à son imagination et de nombreuses autres approches peuvent être utilisées.
Je dispose comme premier critère le type d’ouvrage en positionnant les premières lettres du type d’ouvrage dans la grille puis en marquant les trous à perforer que je repère initialement par une petite marque au stylo. Je détermine les différentes possibilités de ce premier critère à savoir :
- Essai
- Classique
- Roman
- Bande déssinée
- Culture
Ensuite, je détermine que la seconde ligne sera utilisée pour déterminer le nom de l’auteur. Dans mon cas, il s’agit de Barack Obama.
Enfin, j’utilise la troisième ligne pour déterminer l’éditeur. Dans mon exemple ce sera Fayard.
La partie centrale me permet de décrire mon objet.
Et voilà le résultat :
Un bel exemple d’innovation des années 1970.
Je vous conseille par ailleurs cet excellent ouvrage de Barack Obama pour vos lectures sur la plage cet été.
Christian DUBOURG
Directeur Pôle Innovation et conformité Spark Archives / KleeGroup
Sources :
- Herbier de Jean Claude AUTRAN
- La terre promise de Barack Obama au édition Fayard
- Cahier rts promotion – Gestion des entreprises 1er cycle N°2 (1970) Source Gallica www.bnf.fr